Recherche en économie des langues : comment un économiste doit-il parler aux linguistes ?
François Grin s’est spécialisé en économie des langues, en économie de l’éducation et en évaluation des politiques publiques dans ces domaines. Il dirige actuellement le projet MIME (« Mobilité et inclusion dans le multilinguisme européen », 2014-2018), qui rassemble des chercheurs de 22 universités réparties dans 16 pays, et dans lequel une dizaine de disciplines des sciences sociales et humaines sont représentées.
Résumé
L'économie des langues, en tant que champ de recherche porté par des économistes, est apparue avec les travaux pionniers des années 1960. Dans son développement depuis lors, marqué par une extraordinaire diversification, on peut identifier plusieurs phases successives, qui se différencient notamment par les variables et les questionnements mis au premier plan. Une des tendances qui s'est affirmée depuis le milieu des années 1990 est l'importance croissante du lien entre l'économie des langues d'une part, et la formulation et la mise en œuvre des politiques linguistiques d'autre part : l'économie des langues est de plus en plus souvent mise au service de la politique linguistique. Or, cette évolution, qui suppose une interaction plus soutenue qu'avant entre l'analyse économique et l'analyse sociolinguistique, n'est pas sans soulever une série de problèmes de communication entre les disciplines.
Après un survol du développement de l'économie des langues et une présentation de la « carte mentale » de la spécialité (Grin, 2016), suivra une discussion de certains des décalages évoqués ci-dessus, notamment entre l'économie des langues et certains courants spécifiques, mais influents, de la sociolinguistique contemporaine.
Conférence coorganisée par l’Observatoire de la Francophonie économique de l’Université de Montréal et le CIRANO.